• Le conatus de Spinoza !

    Spinoza, philosophe néerlandais du XVIème siècle, apporte dans son livre de l'éthique des notions décisives et reliées entre elles à la manière d'un schème à la manière de Kant ou de Piaget... que nous vous présenterons dans notre première video...

    Le premier terme se rapprochant de l’empowerment est nommé « empuissancement » (Spinoza, 1677). Dans son livre L’Ethique, Spinoza (1677) démontre plusieurs propositions déclinées en IV chapitres. Nous nous appuierons sur certaines d’entre elles pour fonder cette notion d’empowerment avant de l’enrichir par d’autres auteurs.
    Tout d’abord, Spinoza rapporte l’idée qu’il n’y a pas de primat de l’esprit sur le corps car ils doivent être considérés comme un tout. De même, il n’y a pas de causalité de l’esprit sur le corps puisque les modifications d’attributs sont parallèles, c’est-à-dire que la modification d’un attribut aura une incidence sur la modification de l’autre. L’approche de Spinoza est plus éthique que morale dans la mesure où il n’y a selon lui, ni bien, ni mal (au sens universel) mais il est plus opératoire de parler de bon ou de mauvais ou encore d’utile ou de nuisible. En d’autres termes, il rapproche le « bon » de ce qui est désiré de manière adéquate. « On ne désire pas une chose parce qu'elle est bonne, c'est parce que nous la désirons que nous la trouvons bonne » (p.163). Or, pour Spinoza, le « Le désir n’est rien d’autres que l’essence de l’homme » (p.144). Il faut ici entendre le désir comme la force par laquelle il tend à l’affirmation et à la conservation de sa propre existence ; « chaque chose autant qu’il est en elle s’efforce de persévérer dans son être » (p .133). Cette idée est centrale dans la pensée de Spinoza car il relie l’idée de désir à celle de puissance et non à celle du manque. Cette vision dynamique de l’homme prend racine pour Spinoza dans la nécessité de persévérer et de s’affirmer dans son être. Plus l’homme s’affirmera et plus il augmentera son désir et donc sa puissance. L’une des questions principales de Spinoza sera alors d’étudier les causes et conditions qui empêchent le désir et diminuent la puissance. Il a notamment nommé le fait d’être passif ou actif vis-à-vis de ses désirs ; si les désirs sont relatifs à des choses qui procèdent de la nécessité de ma nature, je suis actif. En revanche, je suis passif lorsque mon affirmation dépend d’une nature extérieure à moi. A cela, s’ajoutent les sentiments de joie et de tristesse. Si la tristesse diminue la puissance, son apparition est plus probable dans une attitude passive. A l’inverse, la joie apportera plus de capacité à générer la compréhension et donc l’action. « Ce qui constitue en premier lieu, l’être actuel de l’esprit humain n’est rien d’autre que l’idée d’une chose particulière existant en acte ». (p.71). Il en résulte une dynamique auto alimentée dans la mesure où l’affirmation de son désir produit en tant que tel de la joie, ce qui favorise en soi, le développement de la puissance d’être (qui comprend l’agir pour Spinoza). Pour cet auteur, tout existant est un « conatus », c’est-à-dire un effort pour persévérer dans l’existence et dans l’affirmation de son être.


    En résumé, Spinoza pose le principe que nous sommes déterminés au départ par des causes extérieures dont nous n’avons pas conscience. Pour lui, le corps dépasse la connaissance que nous en avons et l’esprit dépasse la conscience que nous en avons. Cependant, l’homme tire sa force (son mouvement) du désir de persévérer dans son existence (corps et esprit indivisibles) et dans l’affirmation de son être (conatus). Or, il existe une possibilité d’être actif dans l’évolution de sa puissance d’être par l’explicitation de son désir propre et la mise en œuvre de connaissances et d’actions qui s’y réfèrent. A chaque fois que le désir est accompli, il gagne en puissance et la joie se manifeste. Cette dernière est une des conditions favorables à cette puissance d’être et d’agir. A l’inverse, la tristesse peut être engendrée par l’absence d’accomplissement ou l’accomplissement d’un désir extérieur à notre essence d’être. Ce sentiment diminuera la puissance d’être et d’agir au point de générer de la souffrance.

    Par essence, l’homme est invité à développer son « conatus ». Pour illustrer sa pensée, nous
    proposons un schéma sous la forme d’un processus autoalimenté qui vous est présenté dans la video ci-dessous :

     


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